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Il est
à Mada
Le Parc National d'Ankarafantsika
Dans le Faritany de Mahajanga, Ankarafantsika, portant le statut de Parc Naturel, est l'une des aires protégées de la région du Boeny, plus précisément dans la commune rurale d'Andranofasika, dans le pays Sakalava, et s'étendant sur une superficie de 130 026 ha. Géographiquement, le parc est à 115 km au sud de Mahajanga, entre Ambato-Boeni et Marovoay, traversé par la route nationale n°4.

Les statues gardiens du parc d'Ankarafantsika
L'histoire du Parc National d'Ankarafantsika a commencé en 1927 avec deux aires protégées, dont la station forestière d'Ampijoroa qui s'étend sur 4 970 ha et la Réserve Naturelle Intégrale d'Ankarafantsika sur 60 250 ha. La fusion entre ces deux aires protégées s'est faite en 2002. Selon la population locale, Ankarafanstika vient du mot "Garafantsy" qui signifie colline d'épineux ou « clou dans le crâne », quand autrefois cette région a été synonyme de terreur pour les habitants. En fait, un bandit du nom de Ravelobe (le même qui a donné son nom au lac aux crocodiles) y régnait en ces temps.
Cette partie de la Grande Ile est caractérisée par un climat tropical chaud et pluvieux avec une température moyenne mensuelle de 17 à 35°C et une pluviométrie moyenne de 1000 à 1500 mm, principalement de novembre à avril. Le paysage général du parc est divisé en six parties distinctes :
- Une forêt épaisse sur un sable sec des vallées et autour des lacs, où on retrouve entre autres des espèces telles que Dalbergia greveana ou Zanthoxylum tsihanimposa
- Une forêt marécageuse sur les parties basses et dans les vallées temporairement innondées, où on retrouve entre autres des espèces telles que le Raphia farinifera
- Une forêt riveraine qu'on retrouve le long des rivières et des marécages
- Une fourré xerophytique dominée par les petits arbustes
- Une savane dominée par des espèces ligneuses, telles que celles du genre Aristida, Heteropogon, Hyparrhenia et Panicum
- Et enfin, des lacs permanents
Ankarafantsika est aussi celui qui va alimenter en eau, assurant ainsi sa viabilité, le deuxième grenier à riz de Madagascar, qui est la plaine rizicole Marovoay. C'est une région qui est traversée par 5 principaux cours d'eau et caractérisés par plusieurs lacs et marécages dont Tsimaloto, Ampijoroa, Antsimalo, ou encore Ankomakoma, lesquels abritent quelques poissons endémiques, des espèces d'oiseaux aquatiques mais aussi des crocodiles.
Cité parmi les plus belles sites ornithologiques de Madagascar, Ankarafantsika - Ampijoroa est aussi classé IBA (Important Bird Area) par Birdlife International depuis 2001, portant le code MG 027, comptant pour 135 085 ha.
Ankarafantsika sur Google Map
Faune
Une faune exceptionnelle habite le parc dont voici la liste des espèces qui n'existent nulle part ailleurs :
- Primates : Microcebus ravelobensis, Propithecus verrauxi coquereli, Eulemur mongoz.
- Autres mammifères : Macrotarsomys ingens.
- Poissons : Paretroplus maculatus, Spratellomorpha bianalis, Paretroplus kieneri.
Ankarafantsika est aussi connu pour sa richesse ornithologique et ses geckos. Le visiteur peut y admirer des tortues rares, en voie de disparition au sein d'un élevage dans la station forestière d'Ampijoroa, comme la grande tortue d'eau douce Rere (Erymnochelys madagascariensis), la tortue à soc Angonoka (Astrolechis yniphora), la tortue à queue plate Kapidolo (Pyxis planicauda). On a répertorié 129 espèces d'oiseaux (dont 74% endémiques) telles que le paopaobava Schetba rufa, le Faucon à ventre rayé Falco zoniventris, la Mésite variée Mesitornis Variegatus et le Haliaeetus Vociferoides ; 70 espèces de reptiles (dont 87% endémiques) dont le Pygomeles petteri ou le Furcifer angeli ; et 22 espèces de mammifères (dont 74% endémiques) et le rongeur Macrotarsomys ingens, ou encore les 8 espèces de lémuriens comme le l'Avahi Laniger Occidentalis ou l' Eulemur fulvus.
Espèces d'oiseaux énumérées sur la liste de Birdlife International :

L'Autour de Hents, ou Accipiter henstii
- Le grèbe malgache Tachybaptus pelzelnii, classé Vulnérable
- La Mésite variée Mesitornis variegatus, classé Vulnérable
- L'Ibis huppé ou Ibis à crête Lophotibis cristata
- Le crabier blanc Ardeola idae, classé En Danger
- Le Haliaeetus vociferoides, l'aigle Pygargue de Madagascar, plus connu sous le nom d'Ankoay, classé En Danger Critique
- Le Héron de Humblot Ardea humbloti, classé En Danger
- Accipiter madagascariensis ou l'épervier de Madagascar
- L'Autour de Hents ou Accipiter hentsii
- Le Coua à tête rousse Coua ruficeps
- Le Coua de coquerel Coua coquereli
- Le Philépitte de Shlegel ou Philepitta schlegeli
- Le Vanga à bec Falculea palliata
- Le Vanga de Van Dam Xenopirostris damii, classé En Danger
- Le Tisserin Sakalava Ploceus sakalava
D'autres espèces n'appartenant pas à la famille des oiseaux sont aussi citées sur la liste de Birdlife International, qui sont les lémuriens Microcebus ravelobensis (endémique du parc), Eulemur mongoz (Vulnéable), l'Avahi occidentalis, Propithecus verrauxi coquereli classée En Danger ; les carnivores Cryptoprocta ferox (Vulnérable), le rongeur Macrotarsomys ingens, la tortue Erymnochelys madagascariensis classé En Danger ; et les serpents Acrantophis madagascariensis (Vulnérable), et Boa Sanzinia madagascariensis (Vulnérable).
Flore
Du côté de la flore, la Réserve d'Ankarafantsika s'étendant dans la zone des forêts de l'Ouest, est recouverte d’une mosaïque de forêts denses sèches à feuilles caduques, de forêts souvent dégradées en fourré secondaire et de savanes herbeuses ou arborées par les Pachypoduium et les xérophytes. En tout, on récence 800 espèces d'arbres cependant dominées par l'association des Dalbergia, des Commiphora, et des Hildergadia. Les cours d'eau ont parfois laissé libres des îlots de zone de raphias et de pandanus. Les plus dominants du genre ligneux sont le Stereospenum et le Dalbergia (ou palissandre). En gros, 92,3% des espèces d'arbres qui s'y trouvent sont endémiques contre 84,4% des espèces herbacées. On retrouve aussi à Ankarafantsika d'autres espèces remarquables comme le Mpanjakaben’ny tany ou Baudouinia fluggeiformis, un arbre sacrée dans la religion traditionnelle malgache, le Lohavato, Hymenodictyon occidentale ou le Sakoanala Poupartia silvatica qui peut atteindre 35 m de haut.
Par voie terrestre
Le Parc National d'Ankarafantsika se trouve à 450 km d'Antananarivo et 114 km de Mahajanga, en empruntant dans ls deux cas la RN4, mais dans deux sens différents. D'Antananarivo, les taxi-brousses qui relient la ville de Mahajanga sont stationnés à Andohatapenaka.
Par voie aérienne
L'aéroport le plus proche d'Ankarafantsika se trouve à Mahajanga. Vous devez encore emprunter la RN4 pour 114km de trajet si vous choisissez cette option.
Vous avez le choix entre plusieurs circuits principaux pour découvrir le Parc National d'Ankarafantsika :

L'Ankoay ou Pygargue de Madagascar.
- Le circuit Coquereli est caractérisé par la richesse de la faune, Coquereli étant un lémurien diurne typique de l'ouest et qui se promène tôt le matin. Ce circuit fait le tour du beau jardin botanique A, avec une forêt originelle sur sable blanc et sable rouge, et se fait environ en 2 heures de marche pour 3 km. C'est l'idéal pour rencontrer des espèces endémiques telles que le lémurien Propithecus verrauxi coquereli ou l'Eulemur fulvus ; l'oiseau Vanga de Van Damne Xenopirostris damii, le caméléon à corne Furcifer rhinoceratus ; ou encore le Serpent Menarana Leiheterodon madagascariensis. Ce circuit vous donnera aussi la possibilité d'avoir une vue panoramique exceptionnelle sur la forêt d'Ankarafantsika depuis une hauteur de 280 m au pic d'Ankarokaroka, à l'endroit appelé « Belle vue ». Vous pouvez admirer certaines espèces de bois précieux comme le palissandre (Dalbergia sp.) ou le bois sacré Manjakaben'ny tany (traduction libre : grand roi de la terre) bien connu par la culture malgache.
- Le circuit Ankarokaroka ou le circuit du paysage unique et lunaire, est celui qui va vous permettre d'admirer le façonnage du temps et de l'environnement, avec les grands canyons et le paysage pittoresque de savane arborée. Vous pouvez y rencontrer diverses espèces de lémuriens et de reptiles pendant environ 2 heures de marche pour 9 km.
- Le circuit Source de vue est celui qui vous amène au lac Ravelobe et qui va d'ailleurs en faire le tour, avec ses nombreuses variétés d'oiseaux d'eau douce, tels que le rare aigle pêcheur Ankoay, mais aussi et surtout les crocodiles du Nil. Vous aurez besoin de 4 heures pour parcourir les 8 km et découvrir une grande variété de plantes endémiques. Et si vous empruntez ce circuit au mois de juillet, vous pourriez peut être tomber sur un rite sakalava appelé « Joro », au cours duquel on exhausse la bénédiction des ancêtres dans un lieu appelé « doany ».
- Le circuit qui permet de découvrir ce lac de 60 ha existe aussi, mais il consiste en une promenade en bateau, pour vous laisser découvrir les crocodiles du Nil, les oiseaux d'eau, les canards sauvages, et les espèces de plantes aquatiques.
- Le circuit Retendrika est un circuit qui va vous émerveiller avec sa richesse florale du jardin botanique B, dont la plante médicinale Retendrika qui porte le nom du circuit, puis des grands arbres et des orchidées. Vous pourrez aussi admirer le petit oiseau Schlegel's Asity qui ne peut se trouver nulle part ailleurs. Vous aurez besoin de 2h30 pour effectuer ce circuit de 6,9 km.
- Vous pouvez aussi avoir une extension, le pachypodium, pour la découverte du pachypodium rosilatum, une plante succulente aux fleurs jaunes qu'on peut découvrir dans une zone sablonneuse et très sèche pour 2 h et 3 km à parcourir.
- Puis, vous avez l'extension baobab qui débute au lac Ravelobe, où vous allez pendant 2 heures traverser une agréable forêt de raphias farinifera et des arbres de crocodile (les Hura crepitans), pour enfin découvrir une espèce de baobab, l'Adasonia madagascariensis.
- Puis, on a aussi un circuit nocturne pour partir, lampe à la main, à la recherche des petits animaux de la nuit comme les caméléons « Rhinoceratus » et oustalet par exemple.
- Et enfin, un dernier circuit en voiture qui traverse la forêt secondaire et la savane, au bout duquel vous débouchez sur un paysage lunaire de grandes érosions.
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